vendredi 29 mars 2013

Non notre ami Lucien n'était pas présent le 21 mars, et pourtant voici un texte qui alimente l'idée de "Salaire complet"


Sur les « 17 salopards » et autres bavardages
Posted by Lucien SA Oulahbib on 29/3/2013
Il est bien dommage que les références cinématographiques soient utilisées à mauvais escient, en l'occurrence ici ledit "Front de Gauche" puisque les "12 salopards" auxquels la saillie des "17" fait référence se sont plutôt bien rachetés en donnant leur vie pour sauver le monde de la folie nazie ; or, il s'agissait vraisemblablement ici pour les néo-léninistes du FG d'utiliser le mot "salopard" en vue de stigmatiser "la" finance en général, l'UE en particulier alors que sur le cas chypriote, il
s'agissait moins de faire une "saloperie"de plus que de tenter d'enrayer -autoritairement c'est vrai- un engrenage lié à la dette grecque, engrenage articulé c'est vrai aussi aux divers dysfonctionnements du système monétaire et financier mondial d'une part, et aux manques de coordination économique et budgétaire de l'UE d'autre part , ne serait-ce qu'une PAC obsolète et autres directives liberticides suscitées d'ailleurs par les courants nihilistes-relativistes à l'oeuvre bien sûr dans les grandes instances européennes, et mondiales (L'ONU par exemple).
Seulement ces deux vérités (autoritarisme et dysfonctionnement dues à une techno-structure auto-suffisante) n'expliquent pas en réalité l'énervement du FG : celui-ci est plutôt lié à la jalousie de voir une instance politique ériger une mesure autoritaire que le FG appelle de ses voeux quand il n'arrête pas de vanter précisément l'adoption de telles mesures coercitives pour "résoudre" le problème des dettes souveraines ; pensez ! il "suffirait" selon le FG de les soustraire de la richesse européenne en ponctionnant tous les ménages au-dessus d'un certain seuil bien sûr, articulé à de la création monétaire et de la dévaluation (que propose son désormais alter ego -du moins sur ce point d'économie- le FN) : après tout la dette grecque n'est "que" l'équivalent de " 3% du PIB " européen, donc " il n'y a qu'à " monter l'impôt des "riches" et faire marcher la planche à billets ; sans se soucier des conséquences évidemment en termes de déséquilibres divers et variés puisqu'en inondant les circuits de liquidités on ne fait que relancer la spéculation et l'investissement obsolète comme consolider des industries dépassées alors que l'on nous serine à longueur de journée que nous sommes dans une 3ème révolution industrielle (ce qui ne nous rajeunit pas puisque depuis les années 80 c'est la même chanson).
Or, les forces étatistes et leurs alliés nihilistes/relativistes ne veulent pas de cette révolution, de cette mutation qui saperait leur domination ; ils ne peuvent plus certes empêcher le développement d'Internet comme cela a été fait depuis les années 80 (en privilégiant le minitel, l'adsl, à la fibre optique), mais il faut le diaboliser, toujours, en particulier les réseaux socionumériques, et aussi tout ce que apporte la mutation du travail qui nécessite plus de mobilité, de travail à distance, cours et formations à distance aussi, mais également santé à distance, etc ; ce qui implique de donner la liberté aux plus grand nombre en vue de choisir sa formation son instruction sa santé, donc de raisonner en termes de salaire complet, de donner tout le brut au salarié, moins cependant une part diminuant l'apport patronal pour question de compétitivité, et une autre part pour alimenter un Fonds Commun de Solidarité (FCS) permettant à la fois de mutualiser les soins lourds et aussi la transition en matière de protections puisque passer d'un système unique à un système diversifié nécessite une période de transition…
De toute façon on sait bien que c'est ainsi, en partant de la liberté de chacun à pouvoir se former se soigner se mettre à la retraite, que l'on peut justifier la nécessité de trouver la meilleure solution qui passe aujourd'hui par plus de liberté en ces domaines ; ce qui ne veut pas dire plus d'inégalités injustifiées, ou moins de protections, bien au contraire ; et même pour les retraites le FCS pourrait compenser les aléas financiers et boursiers puisque l'on sait que la mesure tangible en la matière c'est 25 ans et non pas quelques années ; aussi des salariés ayant placé depuis 25 ans leur épargne dans divers fonds à la spéculation raisonnable (au sens de miser sur le développement à long terme plutôt que sur le court terme, surtout s'il s'agit de "junk bonds" ou de "subprimes"…) ont vu celle-ci se fructifier ; cela n'a donc rien à voir avec ceux qui identifient placement et spéculation-casino ; et puis le fait qu'une Autorité indépendante veille à ce FCS peut être rassurant, surtout si celui-ci peut avoir des liens en cas de coups durs comme une guerre ou une pénurie suite à catastrophe avec le marché secondaire qu'alimente la Banque Centrale Européenne.
Face à ces divers défis, les bavardages actuels sur les "outils" à disposition ratent semble-t-il leur objectif puisqu'il ne s'agit plus de rafistoler un bateau qui fuit de toute part, mais d'inventer une nouvelle embarcation capable d'emporter le plus grand nombre vers la prospérité.
Ce cap, celui du plus grand nombre à protéger, a toujours été par exemple le but fondamental de penseurs comme Mill et Bentham alors qu'ils sont considérés comme "utilitaristes"!  au sens péjoratif. En fait, ils cherchaient à trouver des moyens "utiles" visant à soulager la peine et favoriser l'agréable : quel mal y-a-t-il à cela ?  Du moins en précisant que cet "optimum" ne doit pas se faire, nécessairement, au détriment d'autrui (comme le croyait Pareto qui raisonnait selon les critères de la Mécanique entropique alors qu'il faut penser en termes de Dynamique néguentropique…)

On voit bien plutôt que ceux qui attaquent cette liberté là de choisir sa vie en fin de compte sont les mêmes qui autrefois vous désignaient du doigt, cet Index, qui vous excluaient ainsi du groupe parce que l'on ne vivait pas "normalement" conformément au sacré admis. Et, bizarrement, les mêmes qui exigent pourtant une liberté totale en matière de moeurs (alors que cette liberté doit aussi ne pas se déployer au détriment d'autrui, par exemple l'enfant…) les mêmes pourfendeurs de la liberté économique vont exiger de régenter la chose publique (res publica) au nom d'une idée, la leur en fait, celle, autoritaire, voire totalitaire pour certains, qu'ils se font de la protection, de l'équité, la justice, alors qu'en réalité cette position loin d'aider le plus grand nombre va au contraire aggraver ses conditions d'existence.
Raisonner à hauteur de ce jeu là, et agir en fonction, voilà l'enjeu des années qui viennent.

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