dimanche 5 mai 2013

Quand l’Etat sabote le commerce, il réussit très bien.

Dans un billet paru il y a six mois, je présentais le cas symptomatique d’un commerce consciencieusement saboté par un service public. Aujourd’hui, l’état des lieux est conforme aux prévisions : grâce aux efforts du Service Public, le commerce privé va fermer.

C’était couru d’avance. Le commerce, un cybercafé installé depuis 12 ans et le dernier à Carcassonne, se trouvait, depuis le 1er Novembre dernier, en concurrence frontale avec la nouvelle médiathèque de la
municipalité. Cette dernière, disposant d’un budget annuel de plusieurs millions d’euros, peut, comme à l’habitude pour les services dits publics, se targuer d’afficher la « gratuité » de ses ordinateurs dont le coût réel est supporté par l’ensemble des administrés carcassonnais, au contraire, bien sûr, du cybercafé dont les coûts sont cantonnés, par nature, aux seuls clients de l’établissement.
Et après six mois d’activité, on ne pourra pas s’étonner que les habitués du commerce de Laurent Pécal se soient rabattus sur la médiathèque qui offre, finalement, exactement la même chose sans leur en faire supporter l’intégralité du coût. Magie de l’étatisme décontracté d’élus qui n’ont, finalement, absolument rien à faire de l’emploi et de l’économie tant que ce n’est pas eux qui les contrôlent : le cybercafé va fermer ses portes dans les jours qui viendront. La municipalité, et la France en général, y gagnera à l’évidence un nouveau chômeur. Le coût de ce chômeur sera, comme celui de la médiathèque, supporté avec bonne humeur et jovialité par la collectivité.
De façon très claire, le maire de Carcassonne, Jean-Claude Perez, un cumulard (député) qui porte son cœur à gauche (puisqu’encarté PS) mais pas au point de laisser tranquille le petit commerce, a donc remplacé par un pur coût une source de richesse qui permettait à au moins une personne (le gérant) de vivre de son travail et de fournir, par ses impôts et ses taxes, des revenus pour aider, au moins en partie, la collectivité. La création de richesses afférente à l’utilisation de la Médiathèque locale est largement gobée par le nouveau chômeur. Et si l’on tient compte de l’habituel succès des administrations à gérer le pognon des autres, avec le fabuleux track-record de dettes en général et de Carcasonne en particulier (plus de 60 millions d’euros, soit 600 par habitants), on imagine déjà sans problème le trou financier fumant que cette médiathèque va créer dans les finances publiques. C’est, vraiment, gagnant-gagnant, cette histoire. Les contribuables du bon député-maire apprécieront.
Bien évidemment, le pire est que ce schéma se reproduit, inexorablement, impitoyablement, partout en France.

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