jeudi 13 juin 2013

Exception culturelle et escroquerie en bande organisée…

Par Lucien SA Oulahbib on 13/6/2013

Le propre des intellectuels organiques selon Gramsci est de se considérer, sur tous les terrains, comme étant le bras armé de la cause défendue, autrement dit sans attendre qu'une directive formelle d'en haut en donne l'ordre ; ce qui reprend l'idée léniniste (reprise par Foucault) de renverser l'adage clausewitzien : la politique c'est la guerre continuée par d'autres moyens. L'autre c'est l'ennemi à détruire et/ou à évincer. On le voit partout, ou comment stopper évincer tel ou tel jugé comme étant "impur"…même si l'on n'en a pas reçu, bien sûr, l'ordre formel.

En clair, comme il est de plus en plus patent que le PS ne fera pas de bons scores l'année prochaine, et que sans doute Hollande ne se fera pas réélire
sur son bilan d'une part (malgré le mariage dit pour "tous") et comme d'autre part l'UMP a virtuellement implosé ou, en tout cas, a montré avec la guerre des chefs que sans le retour de Sarko elle risque d'être sinon balayée du moins bien malmenée par le FN, la tentation est donc grande, surtout après Cahuzac et les affaires de corruption lilloises et marseillaises au PS, de couper définitivement les jarrets UMP (d'autant que les récentes élections partielles ont tourné en sa faveur) en la traînant, en permanence désormais, dans la boue (ne parlons pas de Guéant) sans que pour autant la décision formelle de le faire ait été prise centralement…

Par exemple, tout le monde peut  tomber d'accord sur le fait que le fameux " Mur des cons" n'a pas été construit à L'Élysée, et, pourtant, il existe bel et bien…

Le tout est alors de savoir si cet hallali servira au PS plutôt qu'au FN…

Mais nos intellectuels organiques n'en ont cure puisqu'ils sont "antifa", ce qui veut dire qu'il y aura toujours un second tour pour bloquer le FN comme en 2002 : jusqu'à quand ?…

Par ailleurs il n'est pas sûr que rassembler sur "l'antifa" (alors que ses adeptes sont bien intolérants y compris contre les socialistes comme le montrent d'innombrables vidéos) soit satisfaisant pour arrêter le ras le bol manifeste d'une partie grandissante de la population devant une élite qui persiste et signe à appliquer les mêmes mauvaises solutions aux problèmes endémiques vieux de plus de 50 ans…

On peut aussi ajouter que l'élite politique socialiste que le monde entier nous envie ne voulait pas voir un Tapie devenir faiseur de roi dans le Sud (en attendant le Nord)…

Recommandation à ce stade : si l'on remonte ainsi dans les affaires, il serait bien utile de savoir pourquoi le siège parisien du Crédit Lyonnais a brûlé sous Mitterrand ; des journalistes, indépendants, seraient bien avisés de creuser à nouveau de ce côté…

L'escroquerie en bande organisée est en tout cas une très grave accusation (d'aucuns pensent que certains en haut lieu voudraient bien la place de Stéphane Richard…mais guère celle de Lagarde…pour le moment…) car cela veut donc dire qu'il y aurait eu "enrichissement personnel"…à suivre donc…

Par contre il est curieux de constater que l'escroquerie de l'exception culturelle soit autant défendue à gauche qu'à droite (Copé l'a confirmé chez Bourdin ce 13 juin) alors qu'elle permet seulement à ce que des bandes organisées continuent à faire croire qu'ils font de l'art plutôt que de la m…

Car sans nécessairement caricaturer à l'extrême cela sous-entend que sans cette "exception" le public choisira sans distinction un mauvais film américain plutôt qu'un bon film français italien espagnol britannique allemand, ce qui est évidemment faux, les films d'Audiard, de la nouvelle vague, Godard même, n'ont pas été produits grâce à l'exception culturelle ; et si le public se rue à chaque exposition d'impressionnistes plutôt que de se battre pour entrer dans une salle "vide" (ou noir sur noir avec cadavres de pigeons fluo sur musique industrielle) d'une expo d'art contemporain à Beaubourg, en quoi le "rouleau compresseur d'Hollywood" aurait à y voir ?… Le protectionnisme, même culturel, n'empêche pas actuellement une production médiocre parce que la matrice qui la fabrique s'appuie sur des poncifs éculés sur le bourgeois et ses affres, que le bon sens populaire écartera lorsqu'il veut se détendre parce qu'une bonne série américaine vaut mieux que les séries "multiculti" à la française doublée ces temps-ci de l'éternel "trouble dans le genre" à imposer à toutes les sauces, qui touche d'ailleurs également les séries américaines, ce qui dans ce cas n'a rien d'exceptionnel et renforce même la propagande globale postmoderne, mais il est vrai que celle-ci "doit" être "européenne" et non pas "américaine" question de gâteau à se partager en bandes organisées d'ici et non de là-bas…

Et que penser des bandes organisées à la SNCF, au contrôle aérien, à la radio-télévision publique (aux ramifications innombrables et pléthore de personnel sans parler des détachés syndicaux etc) qui sucent littéralement les deniers publics tout en s'en prenant bien sûr au "néo-libéralisme" bruxellois ?…On rêverait d'un Reagan capable de licencier 3000 contrôleurs, d'une Thatcher capable de privatiser le rail (malgré ses erreurs d'avoir privatisé aussi l'instance de régulation) et de l'actuel 1er ministre grec capable de fermer un organisme que personne ne pouvait plus réformer… Faut-il pour autant "couper le signal" ainsi ?… C'est une question de méthode…de pédagogie aussi : sait-on que lorsque Thatcher a privatisé, l'entreprise publique n'avait rien investi entre 1950 et 1980 ? Sait-on que si le fret français est en faillite c'est bien parce que les industriels du frais ne pouvaient plus supporter de voir leur cargaison se périmer à vue d'oeil au fur et à mesure des retards et des grèves du zèle ?… Sait-on qu'un conducteur SNCF s'en va à 50 ans comme s'il était toujours au temps de Zola et de la Bête humaine ?…


On marche donc sur la tête, la fleur au fusil, droit vers le mur, en considérant qu'il n'existe pas et qu'il va donc s'estomper en hurlant " Ich bin ein berliner"… Il a fallu plusieurs décennies pour que cela se réalise… et il n'est pas sûr que même ce faisant réitérer ce cri soit possible, aujourd'hui, à Berlin…

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