jeudi 27 juin 2013

Mandela a fait bien mieux que De Gaulle, Mugabe et…Obama

Par Lucien SA Oulahbib le 27/6/2013

Malgré son passé  tragique qui lui a valu en geôle sa tuberculose et lui a creusé sa tombe, ce véritable décideur auquel Clint Eastwood avait rendu hommage dans Invictus, a su se rendre à l'évidence que ce n'était pas en évinçant les blancs que l'Afrique du Sud sortirait de la misère et de la mort sociale. L'exemple de l'ex Rhodésie sur laquelle Mugabe et ses sbires règnent toujours est là pour le prouver, spoliant non seulement les blancs mais surtout les noirs en plaçant dans les fermes expropriées des hommes à lui incapables cependant de développer un bien comme une exploitation agricole. Identique à Algérie des années 60.
Car on pourrait, on doit, remonter plus en amont et observer qu'il a manqué en Algérie un Mandela qui aurait su démontrer que, hormis la frange extrême refusant l'égalité citoyenne dans un seul Collège, lesdits  "Pieds-Noirs" auraient été une richesse qui aujourd'hui
permettrait à l'Algérie d'être l'un des pays leader du continent. On parlait à l'époque d'Algérie "plurielle" avant qu'elle expulse des gens nés là-bas depuis plusieurs générations et issus de familles modestes venant d'Alsace-Lorraine à la suite de la guerre perdue de 1870 ou descendant de bagnards, de communards, il n'y avait évidemment pas "que" des méchants colons avides comme on le chante encore dans les livres d'Histoire des collèges et lycées français actuels, accentuant encore plus la scission, mettant de l'huile sur le feu, avec la bénédiction des historiens et sociologues officiels comme Stora, Blanchard, Geisser, and Co (que l'on trouve à foison chez les Indigènes de la République).
À l'époque, De Gaulle a préféré aller jusqu'au bout de sa haine anti-anglosaxonne en faisant alliance avec le nationalisme arabo-musulman dès son arrivée au pouvoir en 58. Ses imitateurs (qui sont également aujourd'hui au FN…) n'ont fait qu'accentuer ce fait, aggravant évidemment encore plus le refus d'intégration, l'immigration clandestine etc, d'autant plus que certains se considèrent toujours comme des vainqueurs qui auraient été spoliés d'une Algérie aussi puissante que l'Allemagne en 1830 aux dires de certains cadres FLN comme le relate Gilbert Meynier dans son Histoire intérieur du FLN (voir tous ces points dans mon livre Le monde arabe existe-t-il? 2007…).
Il est dommage qu'Obama emboîte ce mauvais pas gaullien en allant seulement dénoncer la traite occidentale transatlantique au Sénégal alors que la traite arabo-musulmane a été bien plus atroce comme Tidiane N'Diaye l'a démontré dans Le génocide voilé (Gallimard, 2008) ne serait-ce qu'avec cette phrase sentence (p.10) : "  Alors que la traite transatlantique a duré quatre siècles, c'est pendant treize siècles sans interruption que les Arabes ont razzié l'Afrique subsaharienne. La plupart des millions d'hommes qu'ils ont déportés ont disparu du fait des traitements inhumains et de la castration généralisée." Castration. Vous avez bien lu. Obama ne serait même pas là pour s'en lamenter…
Mais cet oubli, ce refus, obstiné, y compris en France  (Christiane Taubira va même jusqu'à le nier dans un rapport parlementaire) n'est pas très étonnant de la part d'Obama et des imitateurs de De Gaulle : Obama, comme Hollande, Juppé, Copé, et les autres (tel Assad…) préfèrent faire croire qu'il suffit de tuer quelques "extrémistes" à coup de drones de commandos spéciaux et de gaz sarin alors que tous ces pays sont malades d'une seule chose : l'arabo-islamisme qui en corsetant toute la société, l'empêche de se développer, surtout lorsqu'il n'y a pas de pétrole, et lorsqu'il y a une dictature militaire qui s'accapare toutes les richesses comme encore aujourd'hui dans la plupart des pays arabo-islamiques, Tunisie et Egypte compris ; ce que se garde bien de dire une Caroline Fourest alors que ses alliées FEMEN ont dû se rendre à l'évidence puisqu'elles ont été libéré de Tunisie grâce à leurs plates excuses ; c'est bien plus facile de parader contre Civitas à Paris … Les cas musulmans asiatiques sont l'exception parce qu'en réalité lorsque l'influence bouddhiste est présente dans le pays concerné (Indonésie, Malaisie, Singapour…) elle a toujours empêché que la société civile soit atteinte dans son dynamisme profond en cas d'absence de rentes pétrolières comme en Arabie, en Algérie etc. Ce qui n'est par exemple pas le cas du Pakistan ou de l'Afghanistan qui n'ont ni l'un ni l'autre et donc s'enfoncent dans les troubles sans fond.

Mandela a empêché l'Afrique du Sud de sombrer dans le chaos : mais pour combien de temps tant dans ce pays comme ailleurs (même en France) hante l'idée qu'il suffirait de s'en prendre à "la" finance (blanche) pour résoudre les problèmes de fond des sociétés complexes et dont l'inégalité ambiante n'est pas seulement due à la rapacité de quelques-uns, surtout à l'incompétence de beaucoup persuadés comme Mugabe et Hollande qu'en taxant les "riches" on sauvera les pauvres alors qu'en réalité ils en fabriquent plus, leur permettant cependant d'en faire une clientèle captive comme le fait Hollande sous nos yeux en allant vers le million d'emplois aidés (dans les administrations et non dans les entreprises comme le faisait remarquer Christian St Étienne). Espérons que les successeurs de Mandela n'auront pas la mauvaise idée d'imiter Hollande et Obama qui voit la croissance américaine US péricliter malgré la mise en route de la planche à billets tant vanté par le FDG et…le FN.

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