samedi 24 août 2013

Le déni de la valeur travail

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Une société d’assistés et d’allocataires dans un État sans argent… Curieusement, lors du séminaire gouvernemental du lundi 19 août, aucun des ministres n’a donné cette vision de la France en 2025. Pourtant, notre pays s’en rapproche chaque jour un peu plus. Pour preuve, la dernière trouvaille du gouvernement Ayrault : la “Garantie jeunes”. Elle est destinée à aider les jeunes de 18 à 25 ans en situation de grande précarité, qui ne sont ni à l’école, ni en formation, ni en emploi. Chaque mois et pendant une période d’un an renouvelable, ils recevront une allocation de 483 euros ; en contrepartie, ils devront montrer qu’ils fournissent un effort pour trouver une formation ou un emploi. Voilà qui leur donnera la valeur du travail ! Les bénéficiaires du minimum vieillesse apprécieront d’avoir trimé toute une vie et ne toucher que 146 euros de plus que cette prime “glandouille”, comme les étudiants qui accumulent des stages non rémunérés pour se bâtir un avenir.
Début septembre, la Garantie jeunes sera lancée dans dix départements pilotes et visera 10 000 jeunes ; elle sera
progressivement étendue à la France entière d’ici à 2016. Objectif : « 100 000 jeunes par an en rythme de croisière », explique Matignon, ce qui représente un coût annuel minimal de 580 millions d’euros. « C’est comme s’ils [Jean-Marc Ayrault et Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée à la lutte contre l’exclusion, NDLR] payaient les décrocheurs pour qu’ils aillent à l’école !, s’emporte Christophe Madrolle, secrétaire général adjoint du Modem. C’est un non-sens éducatif et il revient à faire passer l’État pour un tiroir-caisse. » Or, celui-ci est désespérément vide…

Plutôt que réformer le système éducatif et mettre fin aux formations sans débouché, plutôt que baisser les charges et les impôts qui frappent les entreprises et faire ainsi disparaître les véritables freins à l’embauche, le gouvernement préfère agir tel un médecin qui ne prescrirait à ses patients que de l’aspirine sans se soucier de l’origine de leurs maux. Électoralement et à court terme, c’est plus rentable, mais financièrement et à long terme, c’est la catastrophe assurée.

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