mardi 10 septembre 2013

Le Choc Libéral





Publié par Pierre Chappaz  - Catégories :  
Le Choc Libéral
(billet publié dans l'Opinion ou je tiendrai désormais une rubrique régulière)
Au sortir de l’expérience socialiste, en 2017, la France aura besoin d’un choc libéral. Beaucoup de mirages devraient s’être évaporés, et les Français seront peut-être disposés à réformer l’Hexagone pour revenir dans le match.
Les dirigeants de l’UMP s’en rendent bien compte, qui se mettent à tenir un discours libéral à l’encontre de leur pratique du pouvoir des dix dernières années. Ils parlent de supprimer les 35 heures et l’ISF, de réduire « massivement » les impôts, de simplifier le code du travail : ce n’est pas si mal, ne faisons pas la fine bouche. Sans toutefois nourrir trop d’illusions sur ce que sera leur politique s’ils reviennent au pouvoir.
Comment oseraient-ils s’attaquer aux véritables citadelles du collectivisme à la française ? Pour ramener le nombre de fonctionnaires français au niveau de l’Allemagne ou de la Grande-Bretagne, il ne suffira pas de relancer le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux. Il faudrait le courage d’un Cameron, qui a diminué les effectifs de la fonction publique de 400.000 depuis son élection.
Pour réduire le niveau des charges sociales de 82% du salaire net à 30% comme en Suisse ou en Grande-Bretagne, il faudrait supprimer l’énorme bureaucratie de la sécurité sociale et encourager les assurances privées. En diminuant les charges, les salaires nets augmenteraient de 50%, mais il faudrait aussi revoir les allocations en tout genre si caractéristiques de la société d’assistanat. Un vrai choix !
Pour diminuer le chômage, oublions le rêve chevènementiste d’amener 80% d’une classe d’âge au bac. A l’instar de l’Allemagne ou la Suisse, il convient d’orienter une grande partie des élèves vers l’apprentissage et le monde du travail. Plus difficile encore : supprimer le SMIC ! ce salaire minimum - qui n’existe pas dans la plupart des pays - exclut du travail tous ceux, et notamment les jeunes, qui ne sont pas suffisamment formés pour être rentables à ce niveau de salaire.
Comment les dirigeants politiques, qui ont multiplié les taxes, pourraient-il promouvoir la simplification fiscale radicale qui permettrait de faire repartir l’économie ? Avec un impôt universel à taux unique (flat tax de l’ordre de 15%), tous les citoyens deviendraient contribuables à partir du moment ou ils ont des revenus, même modestes, ce qui favoriserait le développement d'un esprit civique. Il n’y aurait plus ni niches ni exemptions. Et la France, au lieu de faire fuir les entrepreneurs et les investisseurs, les attirerait.
Le choc, ce serait aussi de s’attaquer aux symboles du système comme l’ENA, sans oublier les ministres, députés et sénateurs en surnombre.
Mais la vraie révolution, ce serait le referendum d'initiative populaire, sur le modèle de la Suisse. Sarkozy l’avait promis, il a menti. L’UMPS n’est pas compatible avec la démocratie directe, qui place les dirigeants sous le contrôle du peuple. C’est aux citoyens d’exiger ce nouveau droit : le choc libéral ne pourra venir que des profondeurs de la société civile.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire