Plusieurs centaines d’emplois qui risquent de disparaître : ce sera, dans quelques jours, le triste épilogue du dossier Heuliez, l’équipementier automobile qui, après trois dépôts de bilan, n’a plus de repreneurs. Symbole de l’activisme de Ségolène Royal qui y a englouti des millions au nom de la région Poitou-Charente, Heuliez est devenu le champ clos de l’affrontement entre volontarisme politique et réalité économique.
Florange, Heuliez, Fralib, la question douloureuse est toujours la même : la puissance
publique doit-elle intervenir ou pas pour sauver des emplois ? Dès lors, comment ne pas voir le contraste entre cette agitation et le silence dans lequel se produit, en plein Paris, un incroyable gâchis d’emplois : une fois de plus en effet, la justice a interdit à une enseigne des Champs-Elysées d’être ouverte après 21 heures. Ce sont au total des centaines d’emplois qui sont ainsi empêchés, chez Apple, Monoprix, Bricorama, aux Galeries Lafayette ou, dernière affaire en date, chez Sephora. Et toujours sur requête de syndicats qui ne ratent jamais une occasion de prouver que leur sujet est davantage la protection des situations acquises plutôt que le développement et la création d’emplois.
Dans un pays miné par un chômage record et par la baisse du pouvoir d’achat, empêcher le travail de nuit ou du dimanche là où il y a un marché et là où il y a des volontaires est incompréhensible. On aurait aimé que les juges aient une vision un peu moderne de ces problèmes. Mais avant tout, c’est au pouvoir politique qu’il revient d’être clair et de faire évoluer la loi. François Hollande se proclame désormais « Président des entreprises » ? Il a une priorité, l’emploi ? Chiche.