jeudi 10 octobre 2013

Castorama, Bricorama... Dalaï-lama : Quand Sa Sainteté vous invite à ne pas travailler


Publié le 8/10/2013 par Contrepoints
Pourquoi les gens voient-ils de la sagesse dans la rhétorique et les tautologies vides de sens du Dalaï Lama ?
Un billet d'humeur de Julien Gayrard.

Mettre en exergue une pseudo-leçon de sagesse fait le bon ton des réseaux sociaux : quand on n’a rien à échanger, à dire, on s’envoie un aphorisme sur le bonheur, une citation sur la vie ou autre carte de vœux. On se rassure comme on peut. L’effet placébo est probable. C’est que le besoin de vivre heureux partout se fait sentir, belle découverte. Que ne sommes-nous heureux ? La raison, la voici : la crise, la société, l’État, tout nous tue ! Et nous ne sommes même plus capables d’en venir à l’essentiel de nos existences… Ah bon ?
Il faudra un jour se rappeler que nous vivons une époque formidable où, de l’Histoire toute entière, jamais les
technologies, les sciences et les arts n’ont été autant partagés et profité au plus grand nombre. Pourtant, voici ce qu’on peut s’échanger sous le manteau de la toile (ou la toile du manteau ?) avant de courir l’acheter chez notre libraire pantelant :
J’ai demandé au Dalaï-Lama : « Qu’est ce qui vous surprend le plus dans l’humanité ? » et il a répondu « Les hommes... Parce qu’ils perdent la santé pour accumuler de l’argent, ensuite ils perdent de l’argent pour retrouver la santé. Et à penser anxieusement au futur, ils en oublient le Présent, de telle sorte qu’ils finissent par ne vivre ni le présent, ni le futur. Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir... et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu. »
Que c’est beau..
Nous sommes tous des imbéciles… Voilà la grande leçon de sagesse d’un ascétisme hédoniste, une leçon pourtant qui pourrait donner la nausée à tous ceux qui travaillent et luttent à fabriquer pour eux-mêmes et les autres une vie meilleure.
Traduisons mieux les paroles de Sa Sainteté :
« Ce qui me surprend de l’humanité, ce sont les hommes –  tous inhumains – parce qu’ils se crèvent au labeur pour améliorer leur condition humaine, soucieux de leur avenir et de celui de leur proches. Ils ne savent ni ce qu’est la vie ni ce qu’est la mort alors qu’il est tellement plus aisé vivre une vie contemplative pourvu que... » Pourvu qu’on en ait les moyen. Et pour en avoir les moyens ?
À nous proposer en creux de rester comme Job sur notre tas de fumier, certaines personnalités peuvent alimenter cebeatus pauperes spiritu, comme le fait ce Grand Naïf devant l’Éternel qu’est le Dalaï-Lama, qui n'a jamais eu besoin de travailler car d'essence divine, et réussi à enfumer tous les Bobos et à leur plaire, tant et si bien qu’on peut trouver desleçons sur le sens de la vie ou leçons de sagesse, admirable, ô combien admirables.
Penser l’humanité, c’est exactement le contraire. Et vous avez bien raison d’être anxieux pour votre futur et le futur de vos enfants ! N’en déplaise à notre Prix Nobel.
Et l’on ne peut qu’être d’accord avec Rob Crilly qui se demande aussi pourquoi les gens trouvent une quelconque sagesse dans les tautologies dénuées de sens et les mornes platitudes du Dalaï-lama.

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