dimanche 8 décembre 2013

Et l’État effaça six millions d’euros de dette de "L’Humanité"... et pour les entrepreneurs ? par Sophie de Menthon

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Publié le 8 décembre 2013


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 Crédit Reuters
Tous les entrepreneurs - et les particuliers - peuvent légitimement s'indigner de l'injustice et de la distorsion de concurrence créées par l'article additionnel du projet de loi de finances qui vient d'être voté par les députés spécifiant que les créances détenues sur le quotidien L'Humanité sont abandonnées à hauteur de 4 086 710 euros, intérêts compris.
En d'autres termes, on passe l'éponge sur une dette que nous payons tous puisqu'il s'agit de l'argent de l’État. Une véritable république bananière qui choisit d'exempter les
contribuables qui lui conviennent. Les aides à la presse régulière sont déjà très discutables car il s'agit d'entreprises privées qui sont supposées trouver des clients - lecteurs et un équilibre financier grâce à leur lectorat et à la publicité ! S'il n'y arrivent pas qu'ils disparaissent... cela s'appelle la "destruction créatrice" ; d'autres naitront et attireront un nouveau lectorat... comme Atlantico !
Non seulement dans le cas de L'Humanité, il s'agit d'une mesure d'exception INDIVIDUELLE, mais le comble c'est qu'elle est inscrite dans la loi.
Pourquoi L'Humanité ? D'autant que cela s'ajoute aux 6 millions d'euros de subventions dont le titre bénéficie déjà annuellement pour survivre, excusez du peu ! Que deviendrions-nous en France sans l'Humanité, est-ce vital pour l'information objective de quelques lecteurs partisans ?!
On attend avec intérêt ce qui va se passer pour Libération qui semble au plus mal ; est-ce un précédent qui vient de se créer ? Et sinon, pourquoi alors soutenir ce titre avec nos deniers ? On imagine assez mal ce genre d'aide pour des journaux plus libéraux ou à droite ? Faut-il montrer patte blanche idéologique pour en bénéficier ?
Cette exemption relève du même registre que celui de la faiblesse coupable manifestée par tous les gouvernements face aux MNPP, rebaptisées Presstalis et qui est scandaleuse. Le manque de courage politique qui fait soutenir la distribution vérolée et monopolistique de la presse écrite, pénalise la profession des kiosquiers qui sont victimes de grèves à répétitions et d'exigences commerciales iniques, et fait porter tout le poids d'un favoritisme unique au monde sur la seule entreprise concurrente : les messageries Lyonnaise de presse. Pourquoi ? Hélas, parce que nos hommes politiques de tous bords ont peur, peur des grèves, peur du syndicat du livre menaçant, peur que la presse ne parle plus d'eux ; et comme nous sommes toujours sous la menace d'une élection quelconque, les risques seraient trop grands pour les pouvoirs en place, de tous bords.
Nous nous discréditons nous-mêmes par une telle permissivité et décourageons tout ce que le pays compte de citoyens "normaux" soumis à des lois du marché qu'ils n'ont eux, d'autre choix que de respecter .                        
Cette exonération sans contrepartie est un "geste" intolérable aux yeux des entreprises qui traversent des difficultés et auxquelles on ne fait pas cadeau d'un euro !
Intolérable pour tous ceux qui endettés, se privent chaque jour pour payer leurs impôts et leurs crédits. Quel exemple navrant ; n'est-ce pas le symptôme que notre société et surtout notre classe politique est incapable de se reformer et de réformer tout court ?
Comment tolérer ce comportement au sein de l'Assemblée nationale ? Nos parlementaires ont-ils perdu le sens commun ? D'autant que les coupables appartiennent à la même commission des finances qui a littéralement pilonné toutes les entreprises de France de mesures fiscales aussi variées que créatives depuis 18 mois ! Accentuant la récession et accélérant les dépôts de bilan de PME et d'artisans...
Rétablir la confiance, disent-ils ?!

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