dimanche 16 février 2014

Intermittents : la réponse d'Aurélie Filippetti au Medef

La ministre de la Culture estime notamment que le Medef cherche un «bouc émissaire» et que les intermittents du spectacle ne sont «pas des privilégiés». Elle a réaffirmé «l'attachement du gouvernement» à ce régime, après que le Medef ait proposé de le supprimer.
La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, accuse le Medefde vouloir «tuer la culture» avec sa proposition de suppression du régime des intermittents du spectacle, dans une interview publiée dimanche par LeParisien. Le syndicat des patrons a notamment proposé de supprimer le régime des intermittents - qu'il critique pour son déficit - afin de l'aligner sur le régime général.
«Le Medef a une attitude agressive et scandaleuse, il veut tuer la
culture», estime la ministre tout en insistant sur le rôle économique joué par les intermittents «qui contribuent à un secteur représentant 3,2% du produit intérieur brut». «Économiquement on a besoin des intermittents. Quand vous investissez un euro dans un festival ou un établissement culturel, vous avez 4 à 10 euros de retombées économiques pour les territoires», affirme la ministre.

Le Medef cherche «un bouc émissaire»

Le patronat a chamboulé jeudi lors des négociations sur l'assurance chômage avec des propositions drastiques, dont la suppression du régime des intermittents du spectacle, provoquant de vives réactions syndicales ainsi qu'une occupation du hall du ministère de culture. Dès jeudi, Filippetti avait réaffirmé son «attachement et l'attachement du gouvernement» à ce régime. Dans son interview au Parisien, la ministre souligne que les intermittents «ne sont pas des privilégiés» et que le Medef «cherche un bouc émissaire car il est incapable de s'engager sur des contreparties au pacte de responsabilité proposé par le président».
Interrogée sur les mesures qui pourraient être prises pour réformer le régime des intermittents, elle s'est montrée très réticente face à un relèvement du nombre d'heures pour toucher les indemnités, estimant que cela pénaliserait «ceux qui sont déjà les plus précaires». Elle a en revanche mentionné «le plafonnement du cumul possible entre des rémunérations d'activité et des indemnités du chômage» préconisé par les entrepreneurs des professions culturelles. Mais, a-t-elle ajouté, «je ne veux pas en dire plus car les discussions entre les partenaires sociaux doivent durer jusqu'au 13 mars. Je demande juste au Medef d'examiner les propositions faites par ces entrepreneurs».

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