jeudi 8 mai 2014

Boko Haram : Mariani s’est trompé (volontairement?) de cible

Par Lucien SA Oulahbib 

Encore une fois, les meilleurs défenseurs de l'islam dit "politique" ou "radical" (alors que l'islam a toujours été politique et radical) sont toujours ses complices objectifs, et ceux-ci se trouvent très souvent à droite, voire à l'extrême droite (celle-ci étant plutôt anti-juive et pro-palestinienne par admiration envers l'islam). Car il aurait suffi que Mariani explique tout simplement que Boko Haram n'est pas pour l'essentiel "africain" mais musulman, cela aurait permis, enfin, d'établir deux faits :
1/ l'islam est critiquable en tant que tel, comme n'importe quel corpus, surtout lorsqu'il prétend dire quelque chose "au nom de Dieu", ce qui est très grave (car comment peut-on non seulement parler mais agir, tuer, "au nom de Dieu" alors que Dieu, lui-même, n'a ni tué Adam, ni Caïn qui lui avaient désobéi… ?).
2/ l'islam qui est vendu en Occident est un islam "light" comme un anti-islamophobe convaincu l'avait développé durant son quart d'heure de gloire (Vincent Gesser) qui
évidemment ne peut exister que protégé par la puissance de feu démocratique ; hors de ce sas, il redevient ce qu'il est au sens essentialiste évidemment puisqu'il prétend non pas être un récit relatant des faits divins, mais le Verbe divin lui-même qu'il s'agit donc de respecter à la lettre ; d'où le débat stipulant que les "islamistes" ont une vision trop "littérale" de leur "texte" s'avère être un non sens : en effet, sur quoi repose cette critique sinon une appréciation apriori stipulant qu'il ne "faudrait" pas suivre des textes "à la lettre" et pourquoi donc ? Sinon au nom d'une vision universaliste pourtant si critiquée par ceux-là mêmes qui défendent l'islam "lumière de l'Occident" ; ou encore qui ne veulent pas voir que Boko Haram, tout comme les Talibans, ne sont simplement pas dans la vision universaliste d'une "école" dispensant un savoir détaché de la religion. N'oublions pas également que ce courant s'est développé dans un Nord nigérian qui était depuis des lustres sous domination de la charia interdisant l'éducation universaliste comme l'a démontré Thomas Sowell dans "Affirmative Action Around the World" (2004, Yale University Press).
Mais Mariani ne pouvait pas énoncer cela, parce qu'il participe lui aussi à cette vision édulcorée de l'islam qui loin d'affaiblir lesdits "islamistes" les renforcent puisqu'ils ne peuvent évidemment pas écouter des propos leur expliquant que leur islam n'est pas le "vrai" islam alors qu'ils suivent à la lettre la manière dont Mahomet a agi à son époque, et ses compagnons et lui n'étaient pas plus de 30…
Aussi, comme il a été dit dit souvent ici, Obama, Hollande et les autres, n'ont absolument rien compris à l'affaire : ce n'est pas seulement en maniant le bâton et le drone que l'on combat une idée, c'est aussi, et surtout, en la défiant sur son terrain même, celui du rapport entre l'humain et le divin. Que l'ONU organise une grande conférence télévisée et radiodiffusée sur ce thème en invitant également les responsables mêmes de ces courants se prétendant si musulmans, et l'on commencera peut-être enfin à amorcer un "dialogue" tout en démontrant aussi, si ces courants refusent ce débat, qu'il n'y a plus aucun autre moyen que la guerre, mais au moins cela sera compris par leur propre base, ils ne pourront plus se dire "incompris" et ne recruteront plus aussi aisément des convertis ou des ignorants croyant que l'islam est la véritable parole de Dieu alors qu'il n'est qu'une interprétation humaine parmi mille de l'Absolu, sauf qu'il se prétend non seulement la seule (d'autres paroles le prétendent aussi) mais veut persister à l'imposer par la force, ce que les autres interprétations ne font plus.
Or, l'islam, au-delà cette fois de l'analyse que l'on peut en faire, doit renoncer à cela parce qu'il ne peut tuer au nom de Dieu alors que Dieu lui-même ne l'a pas fait, c'est cela, ce noeud symbolique central qui doit être au coeur de la confrontation symbolique mondiale qui vient et qui doit être organisée sans plus attendre par l'UNESCO par exemple, sous proposition de la France, du moins si celle-ci non seulement "existe" (la pierre existe aussi disait Kant) mais est et devient (to be or not to be…). Il n'est, peut-être, pas trop tard : et au fond, tout se tient, le redressement économique ne peut pas précéder le redressement moral et spirituel (même si la Chine fait encore exception).
Lucien SA Oulahbib 8/5/2014

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