Il faudra se souvenir de ce jeudi 15 mai comme du jour où aura été commise la deuxième grande erreur économique de François Hollande. La première avait été cette combinaison de chocs fiscaux et d’un laisser-faire sur les dépenses publiques, sur fond d’hostilité envers les entreprises et les patrons. Un cocktail explosif qui a laissé la croissance française en lambeaux et le chômage au plus haut. La deuxième grande erreur, c’est le lancement d’une sorte de fatwa économique contre tout étranger s’intéressant à l’eau, la santé, l’énergie, les transports et les télécoms. Cinq secteurs immenses de l’économie française qui sont, par leur essence même, totalement internationaux et dont les entreprises les plus grandes ne
peuvent plus se développer qu’en accueillant des étrangers ou en sautant par-dessus les frontières de notre pays. Ce qu’elles risquent de ne plus pouvoir faire dès que nos concurrents étrangers auront réclamé chez eux des mesures de rétorsion à l’encontre de nos champions. C’est ainsi toute l’internationalisation d’un pan de notre économie qui est menacée par ce dispositif. Et cela quelques semaines seulement après avoir reçu en grand apparat, à l’Elysée, la fine fleur du grand capital mondial pour lui vanter l’attractivité de la France. Voici donc le cocktail mortifère que la gauche est en train de faire avaler à notre économie : une bonne dose de protectionnisme, sur un fond de croissance zéro, le tout baigné dans une atmosphère d’inconstance et de je-m’en-foutisme à l’égard de notre image dans le monde.
Personne ne se risquerait à défendre qu’il faille ouvrir totalement nos frontières : la naïveté a ses limites. Mais envoyer à l’ensemble de la planète business un message d’hostilité aussi peu subtil, à un moment où l’économie française ne peut plus compter sur ses seules propres forces pour se redresser, c’est une faute que nous allons tous payer.
Nicolas Beytout