mercredi 28 mai 2014

L’état d’urgence économique

28 MAI 2014 par LES4V dans ECONOMIE avec 0 COMMENTAIRE

La France ne va pas dans le mur ; elle est déjà dans le mur ! Depuis des années, voire des décennies, elle vit au-dessus de ses moyens en utilisant l’emprunt à outrance pour se dé­douaner des efforts d’économies. Elle reporte ainsi honteusement ses dépenses sur les générations à venir : c’était sur ses enfants dans les années 90, sur ses petits-enfants dans les années 2000 et, maintenant, ils s’attaquent à nos arrière-petits-enfants ! Qui peut croire que l’on pourra indéfiniment spolier les générations à venir ?
Si les gouvernements successifs ont pu tromper le peuple français pendant des décennies, ce n’est pas le cas des investisseurs qui commencent à délaisser notre pays avec l’appui des agences de notation.
Voici le résultat de cette politique absurde :
– La part de l’industrie dans le PIB, qui était, comme en Allemagne, de 24 % en 2000, a chuté chez nous à 13 %, alors que nos voisins l’ont montée à 30 %.
– La rentabilité du capital, établie par Patrick Artus, directeur de la recherche chez Natixis, est passée, en quinze ans, de 16 à 15 % au Royaume-Uni, de 8 à 12 % en Allemagne. Elle s’est stabilisée à 12 % en Espagne. Mais elle s’est littéralement effondrée en France, en passant de 10 % en 1998 à moins de 7 % aujourd’hui.
– Le taux de marge catastrophique des entreprises françaises est, à ce jour, de 28 % – contre 45 % en Allemagne !
C’est rendre inefficace le dernier recours que représente l’entreprise pour sortir la France de sa chute irrémédiable.
– Les défaillances d’entreprises ont atteint cette année un niveau record, avec environ 62 000 cessations d’activité. En 2003, on jugeait déjà ce chiffre catastrophique, alors qu’il n’était « que » de 48 000 !
– L’indice boursier CAC 40 était à 7 000 points en 2000 ; il reste aujourd’hui, autour de 4 200 points, 40 % en dessous de sa valeur record. Dans le même temps, le DAX allemand, le Dow Jones américain et le FTSE 100 anglais ont dépassé leur plus haut niveau !
Il n’est donc plus question aujourd’hui de prendre des « mesurettes ». La situation est trop grave. Il faut impérativement changer radicalement de cap et sortir du mur de toute urgence.
Ceci implique :
– Suppression immédiate des 35 heures qui nous ont fait tant de mal et, puisque ce sont les socialistes qui, par pure idéologie, les ont mises en place alors qu’ils n’y croyaient pas eux-mêmes, il est logique que ce soit eux qui les retirent ! Remplace­ment par le temps de travail hebdomadaire de 48 heures préconisé par l’Europe.
– Annulation du code du travail, et non pas un « dépoussiérage » tel que l’avait prévu Nico­las Sarkozy avec, comme résultat, un passage de 2 300 pages en 2007 à… 3 600 en 2013 ! Ce code du travail est à réécrire complètement (maximum 100 pages) avec prise en compte des spécificités des PME.
– Libéralisation de l’embauche et du licenciement.
– Limitation des primes de licenciement à un maximum d’un mois de salaire par année d’ancienneté (cela vaut également pour les «retraites chapeau » des managers des grosses entreprises !).
– Alignement des retraites du public sur celles du privé avec effet immédiat.
– Retour à un système clair de calcul des salaires, en supprimant toutes les primes autres que pour le travail de nuit et de week-end.
Par la suite, il faudra revoir le statut des fonctionnaires et le réserver aux fonctions régaliennes. Il faudra également remettre à plat la fiscalité, afin qu’elle soit plus lisible – une seule entité devant se charger de l’ensemble des prélèvements.
Faute de prendre rapidement ces mesures, on va tout droit vers une situation à la grecque où elles nous seront imposées dans la douleur et la violence. 
Claude Goudron

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