jeudi 17 juillet 2014

Vers une banqueroute prochaine pour la France ?

16 JUILLET 2014 par THIEULLOY (DE) GUILLAUME dans ECONOMIE, POLITIQUE avec 7 COMMENTAIRES

Le 11 juillet dernier, Charles Gave, bien connu pour ses livres qui défendent énergiquement les libertés économiques, a, en tant qu’analyste et associé chez GK Research, conseillé, « pour la première fois depuis 43 ans », à sa clientèle institutionnelle de vendre la dette française. Et, corollairement, de se débarrasser de toute action bancaire et de toute obligation de la zone euro, à l’exception des obligations allemandes.
Charles Gave a la réputation d’être un analyste financier avisé. Ce conseil ne doit donc pas être pris à la légère. Il est probable qu’il signifie que ce système technocratique de duperie et de spoliation qu’est la monnaie unique européenne vit ses derniers instants.
Cela est-il possible ?
Nous avons tous, plus ou moins confusément, le sentiment que la France, que l’euro, sont « trop gros pour faire faillite », comme on dit aux États-Unis pour justifier les sauvetages par l’impôt de multinationales en faillite.
Il est vrai qu’une défaillance du niveau de la France n’est pas chose courante. Mais cela arrive.
Et, en l’occurrence, nous avons accumulé les absurdités.
Nous avons ouvert les frontières en nous attachant des boulets aux pieds qui favorisent nos concurrents.
Nous avons créé une monnaie unique sans nous préoccuper des énormes disparités économiques entre pays
européens.
Nous avons soustrait la monnaie à la compétence étatique en interdisant la concurrence entre monnaies – et, en particulier, en refusant obstinément que l’or joue son rôle séculaire de monnaie de référence.
Nous avons tenté de conjuguer socialisme au plan national et internationalisme mondialiste. Alors que le seul socialisme qui puisse fonctionner économiquement – n’est-ce pas M. Staline ? n’est-ce pas M. Hitler –, c’est le national-socialisme.
Oui, notre système est un système absurde et mensonger. La valeur de la monnaie ne signifie rigoureusement rien. Les taux d’intérêt ne signifient rien non plus.
Alors, certes, la chute des finances publiques françaises aura des con­séquences gravissimes sur l’ensemble de la planète. Bien davantage que celles de Grèce ou de Chypre. C’est en ce sens que l’on peut dire que nous sommes « too big to fail ».
Mais ce « too big to fail » n’a de sens que pour retarder l’échéance inéluctable. Quand l’administration Bush a décidé de « sauver » General Motors, elle a certes violé les règles usuelles de la vie économique – en prenant le risque de spolier le contribuable américain de milliards de dollars. Mais en imposant à la direction de réformer profondément l’entreprise pour la rendre à nouveau concurrentielle. Ce qu’elle fit. Peut-on en dire autant de l’économie française ? Évidemment non. Au contraire, elle ne cesse de s’enfoncer dans le socialisme.
Et, quand arrive la chute, le « too big to fail » se retourne : l’importance de l’entreprise ou de l’économie qui motivait naguère des mesures dilatoires devient une circonstance aggravante et, plus l’entreprise est grosse, plus sa chute est brutale et lourde de conséquences.
Si nous en croyons Charles Gave – et, malheureusement, les indices surabondent pour montrer qu’il a raison –, nous en sommes là pour l’économie française.
Selon toute vraisemblance, avant la fin du quinquennat de Hollande, les investisseurs institutionnels vont abandonner la dette française, provoquant la dépression. Et, dans la foulée, l’explosion de l’euro. Le seul intérêt de cette monnaie, au plan économique, était d’offrir une alternative à une monnaie internationale extraordinairement fragile : le dollar. Mais il y a tant d’économies dynamiques dans le monde qui pourraient proposer une monnaie moins artificielle…
Oui, je crains fort que Charles Gave n’ait raison.
Mais, si c’est le cas, il faut, amis lecteurs, se préparer à des spoliations d’une ampleur jamais égalée.
J’ai déjà dit que les oligarques de Paris, de Bruxelles, ou du FMI avaient théorisé la fin de la dette publique par une « contribution » forcée prélevée sur le patrimoine de l’ensemble des contribuables (le FMI parlait de 10 % du montant global des patrimoines privés et le candidat Hollande avait imaginé de fiscaliser les « loyers fictifs » que les propriétaires ne paient pas).
Le droit de propriété risque d’être très sérieusement mis à mal. Soyons prêts à le défendre. Car il n’y a absolument aucune raison qui puisse justifier que ces oligarques qui se sont goinfrés sur notre dos pendant des décennies puissent – toujours sur notre dos et en mettant le comble à leurs spoliations – s’exonérer de leurs responsabilités ! 
Guillaume de Thieulloy

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