mardi 7 avril 2015

La flexibilité de l’emploi fait baisser le chômage et améliore le bien-êt

par 

François Rebsamen, notre ministre du Travail, ainsi que les partenaires sociaux devraient lire avec attention l’Etude que vient de réaliser Eurostat et qui est intitulée « A quel point est-on satisfait de sa vie dans l’UE ? ».

En collectant des données dans les 28 pays de l’UE, l’Etude calcule le degré de satisfaction des habitants en fonction de plusieurs critères parmi lesquels figurent la Santé, la situation financière, les relations sociales, la « Situation sur le marché du travail ayant un emploi à temps plein » et, en général, la satisfaction dans la vie. La satisfaction est mesurée sur une échelle de 0 à 10. Vu les critères choisis (surtout la santé et la protection au travail), les
Français devraient être parmi les plus satisfaits d’autant plus que parmi les 3 principaux critères de satisfaction choisis par les européens figurent la Santé, la situation financière et la situation sur le marché du travail. Or, les résultats montrent que la France est même en dessous de la moyenne européenne (7.0 contre 7.1). Quels sont les pays les mieux classés ? Le Danemark, la Suède, l’Autriche, les Pays-Bas, la Finlande et la Suisse avec des notes à 8.0. Les Britanniques et les Allemands se classent aussi mieux que les Français avec une note moyenne de 7.3. Bizarrement (ou normalement), ces pays sont aussi des pays où le système de santé est ouvert à la concurrence et où la flexibilité du travail est la plus forte….
Le Danemark, par exemple, concilie la flexibilité avec la sécurité de l’emploi par le biais de la « flexicurité ». Les employeurs ne sont soumis à aucune réglementation contre le licenciement de salariés pour des raisons économiques. Il leur suffit de donner un préavis. Plus de 80 % des travailleurs souscrivent à un régime d’assurance volontaire contre le chômage. Les travailleurs tirent profit de la flexibilité de la réglementation qui leur permet de travailler dans le secteur formel et de passer facilement d’un emploi à un autre. En effet, plus de 70 % des Danois estiment qu’il est bon de changer d’emploi fréquemment. Et, le comble, les sondages montrent que les Danois se sentent plus en sécurité au travail que les Français. D’ailleurs, pendant la période d’accroissement de la flexibilité du marché du travail, entre 1993 et 1999, le chômage danois a ainsi baissé de plus de 60%, soit d’environ 200.000 chômeurs, et, encore plus important, le chômage de longue durée est tombé de 145.000 à 40.000 chômeur.
Dans le Rapport Doing Business, la Finlande figure aussi parmi les pays avec la plus grande flexibilité de l’emploi au monde ! Pour sa part, la Suède permet la liberté totale de licencier. En Autriche, la législation du travail permet aux employeurs de licencier sans aucune autre contrainte que celle d’un préavis. De plus, les indemnités de licenciement sont extrêmement faibles : l’employeur est seulement obligé de verser sur un compte une cotisation équivalente à 1.53 % de la rémunération brute, somme que récupère le salarié. Les chômeurs ne peuvent toucher une allocation chômage (55 % du salaire net) que pendant 6 mois. Après, aucune allocation n’est plus accordée. Les syndicats autrichiens ont accepté cette situation sans poser de conditions. Au Royaume-Uni, il existe le contrat « zéro heure » qui permet d’employer un salarié sans aucune garantie de temps de travail.
Taux de chômage France vs pays avec flexibilité sur le marché du travail (2014)
FRANCEALLEMAGNEROYAUME-UNIDANEMARKPAYS-BASAUTRICHE
10.5 %4.7 %5.6 %6.4 %6.5 %5.1 %
En Allemagne, où il n’y a pas de Code du travail, une disposition très intéressante a été introduite en 2004 : la protection de l’emploi sous forme de contrat à durée indéterminée ne vaut que pour les sociétés de plus de 10 salariés. Dans les PME avec moins de 10 salariés il existe donc une totale liberté de licencier. Mais même pour les autres PME, il n’y a pas d’indemnité de licenciement si le licenciement individuel est justifié ou si le licenciement collectif n’a pas fait l’objet d’un plan social négocié par le comité d’entreprise. L’employé licencié ne dispose que de 3 semaines pour contester. En France, une contestation peut être faite même après 5 ans… D’ailleurs, le contrat de travail peut être oral ou écrit.
Dans ces pays, les gens sont plus satisfaits de leur vie que les Français. Le risque d’être licencié à tout moment ne les préoccupe pas vraiment. Ils savent qu’ils peuvent trouver un autre emploi plus facilement.

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