samedi 17 décembre 2016

Le vote libéral en 2017

J’ai lu, ces jours derniers, le livre que Jacques Garello a consacré à la situation actuelle de la France et aux élections présidentielles françaises qui auront lieu au printemps 2017.
Par Guy Millière
Le livre s’appelle « Le vote libéral* ». Il est d’une actualité brûlante, et je recommande sa lecture à ceux qui me lisent.
Jacques Garello note une volonté de rupture chez nombre de Français, conscients que le pays se dirige vers le naufrage, et une inadéquation de l’offre politique. Après avoir noté le
fait que nombre de gens votent en fonction de leur appartenance à un groupe (et il analyse très justement l’existence d’un vote paysan, d’un vote pied-noir, d’un vote corporatiste, d’un vote ouvrier), il note l’existence d’un vote potentiel oublié, celui des abstentionnistes.

En France, le libéralisme est « ignoré, caricaturé, diabolisé ou dévié »

Il souligne ensuite l’exception française, que constitue, depuis le regrettable échec d’Alain Ma­delin en 2002, l’absence d’un choix libéral. Il attribue cette absence aux partis tels qu’ils sont structurés aujourd’hui, mais aussi au fait que, dans les médias et dans l’enseignement en France, le libéralisme est « ignoré, caricaturé, diabolisé ou dévié ». Il rappelle donc, et c’est le cœur du livre, ce que sont les principes fondamentaux du libéralisme économique : libre entreprise, libre échange, économie de marché, et souligne que le « capitalisme de connivence», utilisé dans tant de pays par la gauche, est une perversion grave du capitalisme qui ne peut et ne doit pas être confondue avec celui-ci.
Il rappelle aussi, et c’est essentiel, que le libéralisme est une éthique basée sur le respect de l’être humain : la liberté est indissociable d’un esprit de responsabilité, et la liberté associée à la responsabilité permettent l’existence d’une « société de confiance ».
Il rappelle enfin la dimension politique du libéralisme, et insiste, à très juste titre, sur le fait que les systèmes d’État-providence, si omniprésents en Europe, ont une dimension totalitaire : « entre l’État-providence et l’État totalitaire, l’écart tient finalement à peu de chose », écrit-il. « Ils ont pour objectif commun de prendre totalement en charge les individus, de la naissance à la mort, et de les guider dans leurs activités économiques, voire dans leur vie privée. » Il ajoute plus loin que « le champ de l’État-providence est sans limites », et parle d’« omniprésence » accouplée à l’« omnipotence ».
Il reprend l’idée hayekienne selon laquelle la justice sociale est un « mirage » dangereux et destructeur. Il démolit avec une grande rigueur intellectuelle l’idée de « solidarité publique », celle selon laquelle des biens publics impliqueraient des « services publics », ainsi que celle selon laquelle l’État est nécessaire pour traiter des externalités négatives de la production (la « pollution »).
Le libéralisme, conclut-il, entend remettre la politique à sa place, strictement à sa place.
C’est, précise-t-il, particulièrement difficile en France où l’État est devenu hypertrophié et où, ce qui explique beaucoup de choses, « un Français sur deux vit de l’État, pour l’État, par l’État ».
Le réveil, et la possibilité que la rupture souhaitée survienne, viendra, dit Jacques Garello, des carences de l’État, évidentes face au péril islamique et au terrorisme, mais aussi d’un retour aux « racines chrétiennes de la civilisation européenne ».
Deux textes sont ajoutés à la fin du livre et sont en eux-mêmes aussi lumineux que le livre lui-même.
L’un est dû à Jean-Philippe Delsol, l’autre à Patrick Simon.
Jean-Philippe Delsol rappelle qu’il n’appartient pas à l’État de concéder la liberté.
Patrick Simon note qu’on peut être libéral et conservateur, cite Edmund Burke, et ajoute que le plus grand danger pour la liberté aujourd’hui est l’islamisme – ce qui, la gauche étant de moins en moins en état de nuire, est tout à fait exact.
Y aura-t-il un vote de rupture en 2017 ? C’est possible. Les socialistes sont quasiment hors course, comme l’extrême gauche, même s’ils ne sont, hélas, pas électoralement morts.
Le deuxième tour opposera sans doute, sauf bouleversement inattendu, François Fillon et Marine Le Pen.
François Fillon a un programme libéral-conservateur, très timide et très teinté d’étatisme, mais sans précédent depuis longtemps en France. Marine Le Pen reste diabolisée, bien qu’elle ait rejoint les rangs de la gauche.
J’ai des réserves concernant Fillon, mais il a de grandes chances d’être élu…
Guy Millière
Adapté d’un article publié sur les4verites.com
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