mardi 17 janvier 2017

Trump et Tweet:pourquoi la Secte en a horreur

Par Lucien SA Oulahbib 

"Est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle" cette phrase célèbre est en fait l'adage sophistiqué d'une formule de puissance que l'on peut aisément couper en deux : "est souverain celui qui décide".  De quoi? Eh bien d'accoler un jugement définissant qualifiant quelqu'un quelque chose une situation : "L'Otan est obsolète" par exemple, "Le Brexit est une bonne chose " ;  la France aimerait récupérer sa souveraineté, l'UE a failli, l'ONU, l'UNESCO…
Le tweet permet admirablement d'émettre ce genre de jugement, pourquoi Trump s'en priverait ? C'est ce que ne comprennent pas les technocrates scientistes adeptes du rapport long démonstratif qui peut être utile en diplomatie, pour élaborer des lois, mais le Prince n'en a pas besoin lorsqu'il s'agit d'édicter le Principe qui va donner le cap.
Pourquoi en effet faire long lorsqu'il est possible d'être court, surtout lorsqu'il s'agit d'émettre une direction en tant que Chef d'État ? Mais les adeptes du refus de trancher, ceux de la paralysie langue de bois ceux qui encore préfèrent envoyer des psychologues (et pourquoi pas Huppert et Iacub) plutôt que la police dans ce quartier de Juvisy sur Orge venant d'être vandalisé ne peuvent pas comprendre que décider est un art de précision.

Donner une direction c'est décider d'une orientation qui peut se résumer en peu de caractères. L'équipe gouvernementale se doit ensuite de décliner. Pas le décideur qui précisément décide, tranche de manière décisive entre tous les possibles, voilà pourquoi sont-ils parfois si bien payés comme pouvaient l'être les Stratèges du temps de Périclès.
Aujourd'hui à l'heure où le sophisme (renommé "post-vérité") est devenu souverain, il est sans doute difficile de comprendre qu'il n'est point besoin de phraser pour savoir que l'UE est dans une impasse multiple, que l'Allemagne peut certes choisir d'importer des gens plutôt que de faire redémarrer sa démographie, mais qu'elle ne peut pas l'imposer, pas en France en tout cas, car si 30.000 c'est peu cela s'ajoute au solde annuel qui se compte par dizaines de milliers eux-mêmes s'ajoutant depuis des décennies à plusieurs millions, ce qui n'est pas sans jouer sur la composition sociale ethnique religieuse d'une société de plus en plus sapée si l'on en croit le dernier livre de Georges Bensoussan. Même les USA, cette nation de citoyens si unie a jeté l'éponge tant à force de gaver l'oie de Thanksgiving on en vient à douter d'un tel geste, de sa signification ultime.
A l'heure de la multiplication des sources d'information, leur filtrage devient de plus en plus crucial, surtout pour décider que telle situation est préférable à telle autre. L'époque ne s'embarrasse plus de fioritures, c'est sans doute dommage, mais on ne demande pas à un responsable politique de phraser seulement de décider. S'il peut faire les deux tant mieux. Sinon tant pis. Il n'est pas choisi pour ses talents de conteur ni de compteur mais de dompteur. Or, n'est pas souverain qui veut….Et il n'est pas élu pour plaire mais agir en vue du Bien Commun… Les phraseurs, surtout frénétiques, en sont loin.
Lucien SA Oulahbib 16/1/2017

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